Le CINU Lomé sensibilise les populations de Nyékonakpoè sur la gestion de l’eau
06 avril 2023
Dans le cadre de la journée mondiale de l’eau (22 mars), le CINU Lomé et l’association Vie Décente ont échangé avec les populations de Nyékonakpoè.
«L’accès à l’eau est une question de moyens financiers. Par exemple, avant, je buvais de l’eau minérale en bouteille, mais compte tenu de la baisse de mes revenus, je bois désormais l’eau du robinet qui parfois est trouble », explique Martin, 32 ans, participant à la séance de sensibilisation. Comme Martin, la soixantaine de participants à l’activité habite le quartier Nyékonakpoè, le long d’une lagune insalubre qui sert de dépotoir et de latrines publiques pour certains.
« Le fait d’utiliser la lagune comme dépotoir ou latrine publique pose un réel problème d’insalubrité car l’eau de la lagune s’infiltre dans les puits pendant les saisons pluvieuses » , explique Oumorou Sanessi, ingénieur sanitaire au service d’hygiène et assainissement de base du grand Lomé. Il a profité de l’occasion pour les inviter « à prendre des précautions pour rendre l’eau des puits potable avant toute utilisation ».
« Il est important d’utiliser du chlore pour assainir l’eau des puits avant toute utilisation. Pour cela, il faut mettre un comprimé de chlore dans 25 litres d’eau et laisser dissoudre. Après cela, l’eau peut être utilisée sans danger », a-t-il expliqué.
Cette initiative du CINU Lomé a pour objectif d’amener les populations de la zone à améliorer la façon dont elle utilise, consomme et gère l’eau. Dans le quartier, l’on assiste chaque saison pluvieuse à une recrudescence des maladies microbiennes, notamment le choléra. Les populations doivent prendre conscience que l’adoption de bonnes pratiques garantit une meilleure hygiène et assainissement et une eau de bonne qualité dans le quartier. Les informations partagées leur seront utiles en ce sens. Du chlore leur a été distribué à l’occasion.
Selon les Nations Unies, 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’eau potable dans le monde ;4,5 milliards de personnes manquent de services d’assainissement gérés de manière sure et 340.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques. L’objectif 6 des Objectifs de développement durable vise à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.
Au Togo, selon les dernières données de l’enquête démographique et de santé 2013-2014 (EDST III), seulement 12 % des ménages disposent de toilettes améliorées (non partagées) et 52 % de cette population pratiquent encore la défécation à l’air libre.. Une situation contre laquelle lutte l’UNICEF et les Cellules de Coordination Régionales (CCR) depuis 2012. Depuis le début de ce projet (une latrine pour chaque Togolais) avec l’approche ATPC (Assainissement Total piloté par la communauté), plus d’une dizaine de villages des préfectures de Vo, de Bas-Mono et des Lacs ont mis fin à la défécation à l’air libre. L'objectif fixé par l'ONU est de faire passer de 51 % de la population mondiale à 25 % à l’échéance 2030, le nombre de personnes sans accès à un assainissement de qualité.