Lutte contre les changements climatiques : Le système des Nations Unies soutient la réhabilitation du couvert forestier du Togo
24 août 2022
Le Système des Nations Unies accompagne le Togo dans le renforcement de la résilience des communautés à faire face aux changements climatiques.
Soutenir la politique de reboisement du gouvernement
Le 24 juin 2022, les chefs d’agences du système des Nations Unies (SNU) ont mis en terre une centaine d’arbres à Aného, dans le Sud-Est du pays. Cette activité de reboisement couvre une forêt urbaine d’environ 1 hectare. La mairie d’Aného vise à terme la création d’un jardin botanique constitué de plantes médicinales dans la cité balnéaire.
Dans la même dynamique, le personnel du PNUD a effectué une opération de reboisement dans la commune du Golfe 6, Baguida, le 08 juillet. Au cours de cette opération, plus de 300 plants ont été mis en terre. « L’objectif est d’accompagner le gouvernement dans sa politique d’accroissement du couvert forestier national », Abiziou Tchinguilou, chargé de programme environnement, énergie et climat au bureau du PNUD.
Ces deux initiatives s’inscrivent dans la politique de reboisement du gouvernement togolais. En effet, pour contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), et particulièrement de l’ODD 13 qui invite à prendre d'urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions, l’Etat togolais s’est fixé pour objectif de reboiser le pays. 1 milliard d’arbres doivent être plantés d’ici 2030. Pour ce faire, le gouvernement encourage les opérations de reboisement et d'implantation de forêts à travers le Togo.
Les Eco-villages du PNUD
"Nos interventions sont assez variées. On a des interventions sur la planification en matière de lutte contre le changement climatique, des actions concrètes et opérationnelles sur le terrain en termes d'adaptation ou d'atténuation et même de transfert de technologie", explique Abiziou Tchinguilou.
De 2015 à ce jour, le PNUD a reboisé plus de 100 hectares de terres, initié le projet de renforcement du système d'aires protégées et la création de 7 Eco-villages. L’objectif du projet Eco-village est de promouvoir un modèle de développement durable à la base, axé sur la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et l’électrification par des sources d’énergies renouvelables.
Les 2 éco-villages pilotes ont été établis à Andokpomey, préfecture de l’Avé et Donomadé, préfecture de Yoto durant la période 2014–2018, pour un cout total d’environ 11 000 000 USD. Sur la base des excellents résultats de cette phase pilote, l’initiative a été étendue à cinq autres villages, à savoir Zanvé, Kotchomé, Doufouli, Amondé et Nassiété. « Les sept Eco-villages, polarisent chacun, au moins une dizaine de villages satellites qui bénéficient des investissements faits dans les Eco-villages centres », explique Koffi Agbossoumonde, coordonnateur du projet.
Grâce aux outils de développement, il est prévu pour chacun des 10 sites, la promotion des sources d’énergies propres et accessibles. Il est aussi envisagé 500 hectares de forêts villageoises et individuelles destinés à la préservation de l’environnement sur le plan local et global.
La FAO et l’agroécologie
A travers le projet « Mécanisme forêts paysans « Forest and Farm facility » (FFF), la FAO renforce la résilience des organisations de producteurs forestiers et agricoles (OPFA) à faire face aux chocs climatiques et économiques.
« Le but du mécanisme FFF au Togo est de fournir des appuis concrets aux organisations paysannes et forestières pour la mise en œuvre d’actions et interventions permettant de créer des synergies en faveur de la restauration des paysages », expliqueDjiwa Oyétoundé, chargé de programme au bureau de la FAO au Togo.
La FAO a ainsi formé des jeunes et femmes à l’entrepreneuriat agricole, développé des activités génératrices de revenus, l’agroécologie, l’agroforesterie et la préservation des écosystèmes pour atténuer les risques climatiques. De 220.000 dollars en 2020, l’allocation pour le projet FFF au Togo est passé à 650 000 dollars en 2021.
Une étude sur la pollution de l’air dans la capitale togolaise, effectuée entre 2019 et 2021 par un collectif de chercheurs de l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’université de Columbia aux États-Unis d’Amérique et de l’université de Lomé estime que la pollution de l’air à Lomé est quatre à cinq fois supérieure à la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Etat développe donc des stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le reboisement s’inscrit au nombre de ces stratégies. Monsieur Oyetundé considère que « cette approche de proximité contribuera, à coup sûr, à l’engagement pris par le Togo de restaurer 1.400.000 ha de paysage d’ici 2030».