Mot du Coordonnateur Résident, Mr Damien MAMA, à la Journée Mondiale de l’Alimentation
16 octobre 2020
Monsieur le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural
Monsieur le Ministre de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière
Monsieur le Ministre de l’environnement et des ressources forestières
Monsieur le Ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale
Messieurs les Préfets, Madame et Messieurs les Directeurs,
Chers collègues du Système des Nations Unies
Honorables invités, Mesdames et Messieurs
C’est pour moi un réel plaisir et un honneur de prendre la parole au nom de l’ensemble des agences du système des Nations Unies, en particulier la FAO, à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation.
Chaque année, le 16 octobre, l’ONU et ses Etats-membres commémorent la date de la création, en 1945, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, FAO. La FAO a été créée au sortir de la seconde guerre mondiale pour libérer le monde de la faim.
Après 75 ans, les gouvernements et les peuples peuvent se réjouir des progrès accomplis, notamment à travers :
· La mise en œuvre des politiques en faveur de la sécurité alimentaire ;
· Le soutien au développement de l'agriculture, de la foresterie, et de la pêche ;
· La promotion de pratiques scientifiques qui favorisent une productivité élevée des secteurs agricoles, tout en épargnant la base de ressources naturelles ;
· La réduction de la pauvreté rurale et la mise en place de systèmes de protection sociale ;
Monsieur le Ministre, Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Au Togo, où la FAO est présente depuis 40 ans, la collaboration avec les pouvoirs publics et les organisations non-gouvernementales a permis de mobiliser et de mettre en œuvre des interventions structurantes ayant permis entre autres :
· de renforcer la recherche agronomique ;
· d’améliorer la surveillance épidémiologique animale;
· de promouvoir la conservation des ressources naturelles avec des actions de conservation des sols, de reboisements et d’aménagements forestiers ;
· de mettre en place et d’organiser le réseau de chambres d’agriculture ;
· de structurer des filières comme la pêche et l’aquaculture ;
· et de valoriser la transformation agroalimentaire locale.
En ce qui concerne la transformation agroalimentaire locale en particulier, il y a, par exemple, un projet soutenu par la FAO et visant à appuyer les femmes transformatrices de produits agricoles. Ce projet a permis d’accroitre le nombre des unités de transformation alimentaire détenues par des femmes
appliquant les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication. Aujourd’hui, plus de 600 produits agricoles différents, transformés localement, venant de près de 150 fournisseurs, sont sur les marchés et dans les superettes, dans des conditionnements qui n’ont rien à envier aux produits importés.
C’est donc l’occasion pour moi de féliciter le gouvernement togolais qui a lancé, ce mois d’octobre, la première Edition du mois du Consommer Local au Togo. Manger ce qu’on aime est facteur de bonne santé, et consommer ce que son pays produit est facteur de création de richesse.
Mesdames, Messieurs,
Au Togo, comme dans le reste du monde, la faim a reculé au cours de la première décennie des années 2000.
Grâce aux politiques mises en œuvre dans le cadre de ses différents plans de développement, la prévalence de la sous-alimentation est passée de 26% de la population en 2005, à 16,2% en 2018.
Même si des avancées importantes ont été enregistrées dans le monde et pendant une longue période, il y a encore aujourd’hui une personne sur 9 qui ne dispose pas d’aliments suffisants pour bien se nourrir.
Et malheureusement, l’effet combiné des chocs climatiques, des conflits, et des crises sanitaires telle que la COVID 19 ces dernières années vient aggraver la situation des personnes déjà vulnérables.
Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs
Le monde ne peut pas continuer à laisser des personnes avoir faim.
Consacré dès la création de la FAO en 1945 puis réitéré en 1948 dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, le droit à une alimentation adéquate est devenu contraignant dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, qui a été ratifié jusqu’ici par 170 États, dont le Togo. Plusieurs autres traités internationaux ont été développés afin d’offrir une garantie supplémentaire au droit à une alimentation adéquate de groupes particuliers, comme les femmes, les enfants et les personnes handicapées.
La lutte contre la faim est donc un devoir de tous.
Et c’est l’occasion pour moi de me réjouir de l’octroi du prix Nobel de la Paix 2020 au Programme Alimentaire Mondial qui, grâce au partenariat avec les États Membres, a apporté l’aide alimentaire à 97 millions de personnes en situation d’urgence dans le monde.
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais finir mon mot sur une note d’espoir : le Système des Nations Unies croit que le Togo peut éliminer la faim d’ici 2030, conformément à ses engagements dans le cadre de l’agenda pour le développement durable. Le pays pourrait donc mieux tirer profit de la volonté politique existante ainsi que des nombreux facteurs favorables comme les conditions climatiques, une population jeune, des terres arables, et opportunités d’irrigation qui existent dans le pays. Pour ce faire, le Système des Nations Unies à travers ses 13 agences présentes au Togo restera engagé à vos côtés.
Vive le Togo !
Vive la coopération internationale.!
Je vous remercie.