Réduire la mortalité maternelle et infantile, accroître l'accès aux soins : les Nations Unies accompagnent le Togo vers l’accès universel à la santé.
La mortalité infantile en baisse
Nioussira est un village isolé situé à 450 km au nord de Lomé, dans la région de la Kara. 1 118 personnes y vivent, dont 250 enfants de moins de 5 ans. Dans ce village, vit Akalim Nalime, 37 ans, agent de santé communautaire (ASC) formé avec l’appui de l’UNICEF, en collaboration avec le ministère de la Santé. Il assure les soins primaires des enfants de son village pour faciliter leur prise en charge. Le dispensaire de santé le plus proche se trouve à plus de 15 km de marche.
« Je suis cultivateur de coton et père de 9 enfants. J’aime mon travail et j’ai une grande famille dont je suis fier. J’ai eu un choc le jour où j’ai perdu mon nouveau-né à cause d’une mauvaise prise en charge. Il est décédé d’une maladie évitable », explique-t-il. C’est en réaction à ce drame familial qu’Akalim a décidé de s’engager comme agent de santé communautaire pour aider les enfants de son village.
Tout le village compte donc sur le dévouement d’Akalim pour soigner les enfants aux premiers stades d’une maladie ou lorsqu’elle peut être facilement traitée. Les cas les plus graves doivent être immédiatement référés au centre de santé le plus proche.
En matière de santé, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables. « Le niveau de mortalité maternelle est près de cinquante fois plus élevé pour les femmes d’Afrique subsaharienne, et leurs bébés ont dix fois plus de risque de mourir au cours de leur premier mois de vie », selon un rapport des Nations unies publié en 2018. Au Togo, la mortalité infantile a fortement diminué grâce aux efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires dont le système des Nations Unies à travers UNFPA et UNICEF. De 77 pour 1000 en 1998, la mortalité infantile est désormais de 42 pour 1000 en 2017. La mortalité maternelle a, elle aussi, fortement baissé.
Réduction du taux de mortalité maternelle
Une étude du Ministère de la santé et de l’ONG internationale Integrate Health (« Explorer les services de santé maternelle et infantile dans le nord Togo » révèle qu’« il y a eu une diminution du taux de mortalité maternelle de 10% entre 2010 et 2017 ».
Ces progrès sont soutenus par le programme MUSKOKA, une initiative financée par le fonds français MUSKOKA et mise en œuvre par 04 agences du Système des Nations Unies (OMS, UNICEF, UNFPA et ONU Femmes). Le programme a pour objectif la mortalité maternelle et infantile. Lancé au Togo en 2011, le projet a permis d’obtenir des résultats tangibles: En dix ans, le Togo a bénéficié de la part du Fonds Muskoka d’un appui de 13,5 millions d’euros. Selon le bureau de l’UNFPA au Togo, les efforts du Togo ont permis d’éviter 152.000 grossesses non désirées, 54.000 avortements provoqués et 400 décès maternels. … De septembre 2021 à juillet 2022, le programme a bénéficié à 376.504 femmes et 206.296 se sont enrôlées pour les consultations prénatales. Sur la même période, le programme a couvert près de 100.000 accouchements et 666 césariennes.
Le programme « Wezou » (vie en Kabyè, un dialecte local du Togo (NDLR), ambitionne également d’augmenter progressivement le nombre de femmes qui suivent les soins pendant leur grossesse (suivi régulier, accouchement dans les formations sanitaires, soins néonataux …) afin d’amoindrir considérablement les risques d’accouchement difficile pour nos sœurs et nos mères. Soutenu par l’UNFPA, le programme a mobilisé un budget de trois (03) milliards de francs CFAdepuis son lancement en août 2021. Ce budget sert essentiellement à subventionner la césarienne désormais gratuite dans le pays.
Au-delà de ces chiffres assez importants, des défis restent à relever notamment la situation de vulnérabilité des femmes enceintes en milieu rural ou péri urbain.
Les Nations Unies soutiennent l’accès aux soins et à l’eau potable
Pour accroître l’accessibilité et la qualité des soins et garantir à la population de meilleures conditions de santé, le PNUD a offert en 2020, trois cliniques mobiles modernes au gouvernement togolais via le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de l’accès universel aux soins. Selon le Représentant résident du PNUD, M. Aliou Mamadou Dia, cet appui traduit l’engagement de son agence
« de mettre un accent particulier sur les questions de santé, de l’accès aux soins surtout en milieu rural ».
Les cliniques mobiles, constituent l’un des volets santé du Programme d’urgence de Développement Communautaire (PUDC), programme soutenu par le PNUD. Le déploiement des cliniques mobiles a permis dès la première année de leur mise en service, à près de 277 000 Togolais d’être consultés directement dans leurs communautés respectives. Cela représente une accélération de l’accès des populations à des services de soins de qualité, en particulier ceux vivant à plus de cinq kilomètres d’une formation sanitaire, souvent dans des localités difficilement accessibles, surtout en saison de pluies.
Le PUDC a également permis le raccordement à l’eau potable de près de 150.000 habitants. Ceci a permis la réduction de l’incidence des maladies hydriques (diarrhée, choléra); des maladies dues au manque d’hygiène (gale, trachome…) et des maladies d’origine aquatique (ver de guinée).
Le 22 Août 2022, le Togo est devenu le premier pays au monde à avoir éradiqué quatre maladies tropicales négligées que sont la dracunculose, la filariose lymphatique, la trypanosomiase humaine africaine (THA) et le trachome, selon l’OMS. Une preuve supplémentaire de l’engagement du pays à maintenir ses efforts dans l’accès aux soins de santé pour tous.