Atelier régional pour pays francophones d'Afrique sur le Guide de bonnes pratiques législatives de l'ONUDC en matière de lutte contre les crimes dans le secteur de la pêche
Allocution de Circonstance de M. Abdou Dieng
Coordonnateur Résident a.i du Système des Nations Unies
Lomé, le 9 septembre 2024
Hotel Eda Oba
- Monsieur le Représentant du Ministre des Ressources halieutiques, Animales et de la réglementation de la transhumance
- Mesdames et Messieurs les représentants des Etats francophones d’Afrique participants à cet atelier
- Chers collègues de l’ONUDC et de la FAO, facilitateurs de cet atelier
- Chers invités,
- Mesdames et Messieurs
Au moment où se déroule le Sommet de l’Avenir à New York, je me réjouis de la tenue de cet atelier de formation qui aborde l’une des questions fondamentales pour le devenir du monde, au monde que nous laisserons aux générations futures.
Les crimes qui affectent l'environnement constituent des infractions graves. Ils contribuent à la perte de la biodiversité et au changement climatique. Ils entraînent des répercussions considérables sur l'économie, la sécurité, l'environnement et la santé humaine.
C’est le cas de la pêche illicite non-déclarée et non-réglementée (INN) ou pêche illégale qui fait perdre annuellement aux états africains
11,5 milliards de dollars, dont 2,3 milliards pour le Cap Vert, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone, selon un rapport publié par Investigative Journalism Reportika.
Pourtant le secteur de la pêche joue un rôle majeur tant sur le plan économique que social, contribuant à la sécurité alimentaire et économique de milliers de personnes et communautés locales dans la région.
Au Togo, le secteur de la pêche contribue à 4,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) primaire, et emploie plus de 22 000 acteurs. Ces emplois font vivre directement et indirectement environ 150 000 personnes. Les acteurs directs et indirects du secteur comprennent des femmes, des filles, des adolescents, des personnes vivant avec handicap.
Les crimes dans le secteur de la pêche affectent les moyens de production des acteurs du secteur, les exposant à la vulnérabilité et accroissant les risques de migration irrégulière, et toutes les conséquences qui s’ensuivent.
Au regard de ces impacts multidimensionnels, les crimes dans le secteur de la pêche retardent la réalisation des Objectifs de développement durable et nécessitent des actions vigoureuses.
Monsieur le Représentant du Ministre,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais ici reconnaitre et féliciter les efforts de vos différents pays afin de relever les défis des crimes dans le secteur de la pêche dans les eaux territoriales et au-delà. Ces efforts ne pourront prospérer que dans un cadre concerté et de coopération. Je voudrais saisir cette occasion pour saluer les acteurs de ce partenariat :
- l’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) pour l’organisation de cet atelier régional pour pays francophones d'Afrique sur le Guide de bonnes pratiques législatives de l'ONUDC en matière de lutte contre les crimes dans le secteur de la pêche.
- le gouvernement norvégien et son Agence de coopération au développement (NORAD) pour le soutien apporté au projet FishNET et pour avoir rendu possibles cet événement et ce travail important.
- le Gouvernement du Togo pour avoir accueilli cet atelier pour les pays francophones d'Afrique, faisant suite au succès de celui organisé à Nairobi au même sujet pour les pays anglophones.
Le Guide législatif sur la lutte contre les crimes dans le secteur de la pêche, élaboré par l’ONUDC avec le soutien technique de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) constitue un outil très pertinent.
Il contribue au renforcement et l’harmonisation des législations nationales afin que les réseaux criminels ne puissent pas profiter des vides juridiques. La série d'activités d'assistance technique menée aux niveaux régional et national viennent en complément afin de soutenir les pays dans l’application de ce guide législatif.
Chers participants,
L’atelier qui s’ouvre aujourd’hui représente une excellente occasion pour améliorer vos connaissances et les pratiques juridiques et échanger sur les lacunes actuelles et les bonnes pratiques en matière de législations nationales relatives aux crimes dans le secteur de la pêche.
Ces échanges permettront de renforcer la coopération au sein des structures techniques dans les Etats, la coopération entre les Etats, ainsi que la coopération avec les organisations régionales et mondiales. Cette coopération à tous les niveaux concourra à lutter efficacement contre les crimes dans le secteur de la pêche et ouvrir la voie à des solutions durables pour l'avenir de notre planète.
Je voudrais terminer mon propos en vous souhaitant de fructueux échanges
Je vous remercie