D’aout 2024 à nos jours, le Togo enregistre des cas de choléra.
Au Togo, après la grande saison des pluies qui s’est achevée en août dernier, des cas de choléra ont été signalés tant dans les régions qu’à Lomé, la capitale, selon un communiqué du gouvernement togolais publié en Octobre.
Des cas de choléra ont été confirmés depuis le mois d’août 2024 dans le District sanitaire du golfe, région de grand Lomé, et sont actuellement pris en charge dans des structures de soins. On déplore malheureusement 4 décès dont deux à domicile,
a affirmé, dans ce communiqué, Tchin Darré, ministre togolais de la Santé, chargé de l’Hygiène publique et de l’Accès aux soins universels. Campagnes de sensibilisation, mesures préventive et recensement de nouveaux cas sont mises en oeuvre à l’échelle nationale pour éviter une flambée épidémique.
Une maladie due à un déficit d’hygiène
Selon le ministère de la Santé, la plupart des malades vivent dans des quartiers périphériques de la capitale. La contamination est orale, d'origine fécale, par l'eau de boisson ou des aliments souillés. L’accès limité à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires dans certaines zones vulnérables du Togo explique la récurrence de la maladie. Divers appels à la vigilance et à une forte adoption de mesures d’hygiène sont faits par le ministère de la santé et ses partenaires dont l’OMS car les mesures d'hygiène demeurent le meilleur moyen pour lutter contre la maladie.
Il est recommandé aux parents de bien surveiller les enfants, notamment leur alimentation. Ils doivent se laver les mains avant de manger et boire de l'eau propre à la consommation,
selon des affiches de CMS. Le communiqué du ministre de la Santé invite également la population à adopter certains comportements notamment : "de se laver correctement les mains avec de l’eau et du savon, surtout après les selles et avant de manger", "de bien cuire les aliments et réchauffer les restes d’aliments avant de les consommer", "de bien couvrir les aliments contre les mouches et la poussière", "de laver correctement les fruits et légumes avant de les consommer", "de boire en tout temps et en tout lieu de l’eau saine, ou de désinfecter l’eau avant de boire", etc…
Le Dr Tante Ouyi, responsable de la surveillance des maladies non transmissibles au ministère de la Santé explique qu’ « il y a beaucoup de porteurs sains. Sur 100 cas de choléra, à peine 10 personnes développent la maladie ». Le choléra reste donc une maladie dont la propagation est silencieuse, surtout que beaucoup de personnes souffrant de diarrhées sévère n’ont pas été en consultation médicale. « Certaines personnes souffrent de diarrhées sévères sans que des prélèvements ne soient réalisés, donnant l’impression qu’elles n’ont pas le choléra. C’est cela le problème à Lomé. Les cas signalés sont ceux pour lesquels les prélèvements se sont révélés positifs, mais il y a sûrement des cas non détectés », explique le Dr Ouyi.
Une mobilisation sur tout le territoire
Pour renforcer la capacité de prise en charge du personnel soignant, à Katanga et dans d’autres localités, le ministère de la Santé, en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a déployé des docteurs, médecins et divers spécialistes de maladies infectieuses. Il a également déployé dans les Centres Médicaux Sociaux (CMS) des tentes, des sacs mortuaires et des médicaments essentiels pour la prise en charge des malades. Le ministère de la Santé a par ailleurs annoncé la gratuité de la prise en charge des cas dans les hôpitaux et les centres de santé publics et la distribution gratuite du chlore (ndlr, utilisé généralement pour traiter les eaux souillées) dans les sites et localités concernées; le renforcement de l’alerte pour la détection précoce des cas ; la désinfection des sites et des localités concernées et une sensibilisation accrue sur les mesures préventives et la conduite à tenir devant des signes de suspicion.
A Kanyikopé et Katanga, des localités situées dans la commune de Golfe 1, des médicaments et du matériel médical est mis à disposition des Centres Médicaux Sociaux (CMS).
Grâce à ce microscope de haute qualité doté de multiples objectifs, le CMS de Kanyikopé pourra désormais ouvrir son unité de laboratoire. Cela permettra de réaliser des analyses approfondies pour détecter les parasites qui affectent la population locale. En outre, la disponibilité des médicaments renforcera l’efficacité des traitements administrés,
a souligné le Dr Agbétiafa, Directeur préfectoral de la Santé dans le Golfe.
Enfin, le ministère de la santé invite toute la population togolaise à jouer sa partition dans la lutte contre le choléra. "Si une personne présente une diarrhée aigüe, liquide et abondante, accompagnée ou non de vomissements ou de douleurs abdominales, amenez là immédiatement au centre de santé le plus proche pour une prise en charge rapide et adéquate », indique le communiqué du ministre qui conclue que « plus tôt le malade est pris en charge, plus il a la chance de guérir".