La Conférence de l'Union Africaine sur la dette se tient du 12 au 14 mai 2025 à Lomé au Togo en présence du Secrétaire Exécutif de la CEA des Nations Unies.
Cette rencontre réunit des chefs d'État, des ministres des finances, des gouverneurs de banques centrales, des experts économiques, des représentants des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale, BAD) et des partenaires au développement autour du thème : « L’Agenda africain de gestion de la dette publique : restaurer et préserver la viabilité de la dette ».
Légende: Vue d'ensemble des participants à la cérémonie de lancement de la conférence de l'Union Africaine sur la dette.
Les travaux de la conférence ont été ouverts le lundi 12 mai par le Président du Conseil des ministres du Togo, SEM. Faure Essozimna Gnassingbé au cours d’une cérémonie officielle marquée également par le discours du président Ghanéen, SEM. John Dramani Mahama et l’intervention par vidéo conférence du président Zambien SEM. Hakainde Hichilema.
Légende: De la droite à la gauche, le Président du Conseil du Togo, le Président de la République du Ghana, le Président de l'Assemblée nationale du Togo et le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).
Durant ces trois jours, les participants vont explorer des pistes de solutions à la crise de la dette qui frappe de nombreux pays africains. La Conférence vise à créer une plateforme de discussions de haut niveau entre les responsables politiques des États membres de l’UA, les partenaires de développement et les principales parties prenantes en vue de renforcer l’efficience, la transparence et la responsabilité de la gestion de la dette publique à l’échelle du continent.
En effet, selon la Commission de l’Union Africaine, les finances publiques sur le continent sont de plus en plus sous tension en raison, entre autres, de l’augmentation des charges d’intérêts de la dette, du coût élevé des importations de denrées alimentaires et d’énergie ainsi que de la dépréciation monétaire, le tout causé par des chocs multiples et interdépendants. L’augmentation de la dette publique et des paiements d’intérêts constitue un obstacle au développement et à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) puisqu’elle limite la capacité des gouvernements à investir dans des services essentiels, tels que la santé et l’éducation.
Légende: M. Claver Gatete Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire Exécutif de la CEA
Dans son message d’introduction, M. Claver Gatete Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire Exécutif de la CEA énonce que
L'Afrique ne fait pas que faire face à une crise de la dette ; elle est confrontée à une crise de développement – une crise où le service de la dette concurrence directement la santé, l'éducation, les infrastructures et le droit fondamental au développement.
Il précise à cet effet que cinq impératifs sont essentiels pour remodeler le paysage de la dette africaine et restaurer la souveraineté budgétaire. Il s’agit notamment de redéfinir la dette comme un outil de développement, et non de destruction ; d’approfondir la transparence et renforcer la gestion de la dette ; de réformer en toute urgence l’architecture financière mondiale ; d’intensifier le financement vert et de renforcer la mobilisation des ressources nationales.
Légende: Discours de SE Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil.
Pour Faure Gnassingbé, Président du Conseil des ministres,
L’Afrique a besoin d’une nouvelle doctrine où l’endettement n’est pas considéré comme un mal en soi, mais comme un outil de transformation, à condition d’être bien utilisé et bien encadré .
La conférence devra déboucher sur une déclaration de l’Union africaine sur la dette en Afrique qui exprime une position commune sur les réformes nécessaires pour renforcer l’efficacité de l’architecture financière mondiale en matière de mécanismes de traitement de la dette et des recommandations sur les pratiques saines de gestion de la dette et les réformes politiques nécessaires pour restaurer et préserver la viabilité de la dette publique en Afrique.