Face à la menace croissante de la variole simienne, le Gouvernement et les Nations Unies renforcent la vigilance des communautés sur tout le territoire.
15 cas confirmés sur 78 suspects de la variole simienne à la date du 11 juin 2025 au Togo. Trois semaines plus tôt, le gouvernement togolais annonçait la découverte du premier cas de Mpox sur le territoire. Les autorités togolaises ont aussitôt pris des dispositions pour renforcer la surveillance épidémiologique et l’alerte précoce, organiser la prise en charge et surtout, sensibiliser la population sur les mesures préventives. Des dispositions appuyées par le système des Nations Unies au Togo à travers diverses actions notamment des renforcements de capacités des agents de terrain, des sensibilisations dans les zones frontalières, la dotation en équipement essentiels.
Décrite par l’OMS comme une maladie provoquée par l’orthopoxvirus simien, la Mpox est une infection virale qui peut se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit, et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne déjà atteinte. Dans les milieux où le virus de la Mpox est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux.
Face à cette menace sanitaire, le système des Nations Unies déploie les moyens nécessaires aux côtés du gouvernement togolais.
Ainsi, l’OMS Togo soutient les dispositions prises par le gouvernent par un appui technique, logistique, financier et opérationnel. Plusieurs équipements essentiels, notamment des concentrateurs d’oxygène, des tentes médicalisées pour la prise en charge des patients et des thermoflashs ont été livrés pour renforcer la surveillance épidémiologique.
Pendant ce temps, des équipes de terrain bénéficient d’un accompagnement ciblé sur l’investigation, la prévention, le contrôle de l’infection et la recherche active des cas. Pour Dr Amadou Baïlo Diallo, Représentant par intérim de l’OMS au Togo, son agence
reste pleinement engagée à soutenir les efforts du gouvernement togolais pour contenir cette épidémie. La réactivité des autorités témoigne d’une réelle volonté de protéger les populations.
Sensibilisations au cœur des communautés et dans les zones frontalières
A Lomé, l’ONUSIDA redynamise la plateforme des OSC/VIH/Santé/DH. Au cours d’une réunion de concertation tenue à la fin mai, les acteurs ont été informés de l’évolution de la situation et ont été sensibilisés sur les signes et les symptômes de la maladie et des mesures à prendre en présence d’un cas suspect. Ces acteurs de la société civile avec le soutien de l’ONUSIDA envisagent également des actions de sensibilisation dans les lieux de détention en raison de la promiscuité permanente dans ces milieux.
Au cœur des communautés dans les régions Maritime, Plateaux, Centrale et Kara, l’UNICEF a appuyé le renforcement de capacité des acteurs et agents de santé communautaires. Environ 4500 personnes ont été formées en communication de crise et en engagement communautaire et également à la surveillance intégrée des maladies et à la riposte à la Mpox.
Dans les localités frontalières comme Kodjoviakopé, Ségbé, Tohoun, Tindjassi ou Cinkassé, ce sont plus d’un demi-millier de personnes qui ont été touchées par la campagne d’information organisée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) du 19 au 23 mai 2025. Avec le soutien du Fonds de Lutte contre les Pandémies, cette initiative vise à renforcer la prévention des maladies à potentiel épidémique, notamment le Mpox dans les milieux ruraux et frontaliers. L’OIM a opté pour une approche inclusive et participative, qui a consisté au préalable, à la formation d’une vingtaine de facilitateurs locaux et qui ont servi par la suite à porter le message de la sensibilisation auprès de leurs communautés respectives.
Par cette approche inclusive et participative, les acteurs locaux s’approprient des messages clés et deviennent des vecteurs sûrs d’information et de changement comportemental ,
a expliqué Etienne Banga, Chef du Bureau de l’OIM au Togo.
Sur le terrain, les acteurs s’en félicitent :
Ces échanges sont très importants pour nous, car maintenant, nous savons comment prévenir la maladie de Mpox et ne pas tomber dans la pandémie;
c’est en ces mots que Kodjo, membre de la société civile à Noépé à la frontière entre le Togo et le Ghana à 30km de Lomé, salue le dialogue communautaire auquel il vient d’assister. Tout comme lui, une trentaine de jeunes gens, femmes, et personnes du troisième âge venus des environs, rassemblés à l’ombre d’un grand arbre, hochent la tête, conscients de la gravité de la situation.
Plus loin, à Kémérida, à plus de 450 km au nord de Lomé, à la frontière avec le Bénin, Tchaa, Agent de santé communautaire, témoigne à la fin d’une séance d’information et d’échanges avec la population :
Il est essentiel de sensibiliser les populations vivant en zone frontalière. Ces communautés sont en première ligne. Aujourd’hui, nous leur avons parlé des gestes barrières et des moyens pour signaler les cas suspects.
Le système des Nations Unies dans son ensemble reste engagé aux côtés du gouvernement togolais avec le soutien de ses partenaires pour renforcer la résilience des populations et riposter à l’avancée de la variole simienne sur le territoire national.