Histoire
18 novembre 2024
Togo: 131 migrants Togolais retrouvent le chemin de la maison
77 Hommes, 54 Femmes, et 28 enfants rentrent chez euxIls sont cent trente et un migrants (131), 77 Hommes, 54 Femmes et 28 enfants en provenance de la Libye par un vol charter. Ce retour volontaire a été possible grâce à l’engagement et la détermination du gouvernement togolais, avec l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). A leur descente d’avion, les migrants sont accueillis par la ministre de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale et de la Promotion de la Femme, Mme Kossiwa Zinsou-Klassou, des représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Sécurité et de la Santé, et Mme Fatou Diallo Ndiaye, Cheffe de Mission de l’OIM pour le Bénin, le Togo et le Ghana. “Vraiment les mots me manquent pour exprimer ma joie. J'ai maintenant l'opportunité de retrouver ma famille et de reconstruire ma vie”, a ajouté Lare Nadijoua, la voix enrouée par l’émotion. “La construction du Togo repose sur nous tous. Ensemble, nous avons le pouvoir de bâtir notre nation,” leur a expliqué la ministre de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale et de la Promotion de la Femme. Elle leur a souhaités un bon retour et les a rassurés de la disponibilité du gouvernement togolais à mettre en place tous les services nécessaires pour faciliter leur réintégration sociale. Cela s’inscrit dans la droite ligne de la politique d'inclusion impulsée par le gouvernement togolais.L’OIM a fourni une assistance immédiate en denrées alimentaires, eau et kits d’hygiène aux migrants de retour. Mme Fatou Ndiaye Diallo a remercié l'OIM Libye qui, grâce à un fonds d'urgence, a mis en place un excellent processus de profilage afin de permettre la réintégration durable des migrants une fois retournés au Togo. Elle souligne que “les activités de l’OIM dans le cadre du programme de protection et d'assistance au retour volontaire des migrants, garantissent aux migrants bloqués et vulnérables une assistance sécurisée et digne pour les aider à rentrer dans leur pays d’origine s’ils le désirent”. Tout recommencer« C’est très difficile de tout recommencer, mais nous nous réjouissons d’avoir la vie sauve, face à la maltraitance, la peur de se faire arrêter et de se voir vendre en tant qu’esclave. On n'avait plus de quoi rentrer au pays. Grâce à l'OIM, que nous remercions, je ne vivrai plus caché. Je suis mécanicien et je vais me remettre au travail », affirme Elom, un des compagnons de voyage de Laré, le regard plein d’espoir. D’après les témoignages, tous avaient, avant de partir pour l’aventure, une activité. “On espérait trouver mieux en Europe”, témoigne Edem, la quarantaine, le regard plein de déception. « Il faut beaucoup d’argent pour arriver en Libye. Si vous tombez sur un escroc, il peut vous voler également », ajoute-t-il. Selon les explications de certains migrants, pour se rendre en Libye, les Togolais passent soit par le Bénin, soit par le Burkina Faso. «« A chaque étape, vous devez payer le passeur. C’est-à-dire, qu’au fur et à mesure que vous avancez, vous devez payer. A un moment donné, les passeurs prennent votre argent et disparaissent. Conséquence, vous restez », explique Edem.L’OIM poursuit son processus de profilage en Libye, permettant d’identifier les besoins spécifiques des migrants. Entre 2019 et 2023, l’OIM Togo a assisté 809 migrants dans le cadre de son programme de protection et de réintégration, offrant une aide adaptée pour faciliter leur retour et leur insertion durable dans les communautés locales. La mobilité humaine est un droit, en vertu du principe de la libre circulation des personnes. Si elle est bien gérée, elle peut être un catalyseur de prospérité, de progrès et du développement durable, dans la perspective du Pacte pour l’Avenir. Mais la migration illégale est prohibée. La migration clandestine expose à plusieurs dangers, touchant notamment aux droits et à la vie de la personne. « Il est urgent que la communauté internationale fournisse des solutions axées sur les personnes et fondées sur des données probantes pour que les personnes restent dans leurs communautés, et pour celles qui veulent ou doivent se déplacer», Antonio Guterres.